Dernier printemps à Paris

BACIC ALIMPIC Jelena

1997. Olga, journaliste parisienne au mariage déclinant, part interviewer une vieille Russe internée depuis 30 ans dans un hôpital psychiatrique de Toulon. Au fil des jours, celle-ci raconte sa vie mouvementée ; née juste après la première guerre d’un couple de Russes blancs émigrés à Paris, elle tomba follement amoureuse d’un collègue de son père. Elle connut deux années de bonheur enchanté avec lui avant de découvrir qu’il était un traître du NKVD. Rentrée en URSS et déportée au goulag, elle y accoucha d’une fille, retirée à 1 an, et n’eut plus alors qu’une idée en tête : survivre et la retrouver.  Le roman prend la forme d’une alternance entre le récit de la vieille Russe et la vie d’Olga, affectée par le témoignage qu’elle recueille et les relations qu’elle tisse avec le directeur de l’hôpital. Il juxtapose le rappel d’une période sombre de l’URSS au romanesque de la découverte d’un lien familial. L’atmosphère est délicatement surannée, avec sentiments exaltés à la slave, abondance de larmes, rapports hommes/femmes traditionnels, et l’écriture est à l’avenant, non exempte de clichés. Ce mélodrame classique à la fin attendue agacera ou séduira, selon que l’on est sensible à son romanesque assumé.  (M.D. et E.M.)