Juste avant le placement de sa mère en Ehpad à quatre-vingt-douze ans, la romancière Marie-Sabine Roger, auteure de plusieurs livres pour la jeunesse, entame avec elle une correspondance fictive pour exprimer ce qu’elle n’a jamais pu dire à cette femme insaisissable, fantasque et distante. Dans des chapitres courts, où se répondent le « tu » et le « je », elle raconte la mémoire qui s’évapore, la perte des repères, mais aussi les tentatives maladroites pour établir un dialogue, oser des gestes de tendresse et renouer des liens trop longtemps distendus. Dans sa triste maison de retraite, la vieille dame manque de soins adaptés. Elle glisse dans une vie faite d’infantilisation et d’humiliations, et devient silencieuse, étrangère à elle-même et aux siens. En miroir de cet insupportable déclin, sa fille met en perspective son propre vieillissement. Un récit émouvant et sensible qui donne la mesure des souffrances de la fin de vie, et souligne la difficulté des plus proches à exprimer leur amour. (A.-M.G. et M.Bo.)
Dernière visite à ma mère
ROGER Marie-Sabine