La famille Chaussain semble une famille bourgeoise tout à fait ordinaire. Dominée par l’oncle René, officier en retraite et célibataire qui les reçoit généreusement dans sa grande maison de Rubercy, près de Bayeux, elle se compose d’un père insignifiant, d’une mère alcoolique, d’une fille Cécile, mariée – qui est aussi la narratrice – et d’un fils, Benoît. La famille est fort étonnée lorsque celui-ci annonce son prochain mariage : à trente ans, toujours dépressif, couvé par sa mère, on le pensait voué au célibat. Présentation de la fiancée à Noël, mariage à Pâques et puis c’est le drame… Le roman est scandé par les rituelles réunions familiales. À l’instar de son premier roman, Fixés sous verre (NB novembre 2003), Caroline Pascal s’inspire de la vie bourgeoise. Elle a l’art de décrire, d’une plume alerte, l’atmosphère de ces fêtes familiales, le déroulement immuable de chacune d’elles, les rapports entre frères, soeurs et cousins, et les non-dits qui pèsent souvent sur eux. Ce second roman confirme le talent de l’auteur et se lit avec beaucoup de plaisir.
Derrière le paravent.
PASCAL Caroline