Georgie, jeune journaliste, habite à Sheffield. Elle est en plein blues : son couple bat de l’aile, elle s’inquiète pour son fils, “cyber-ado”, amateur de séries violentes, et peine à boucler l’édition de la revue « Les adhésifs dans le monde moderne ». Elle rencontre Naomi Shapiro, vieille émigrée juive excentrique qui vit avec ses chats dans une maison délabrée, jadis somptueuse. Un mystère plane sur la demeure et sa propriétaire, les services sociaux s’agitent et les agents immobiliers sont aux aguets.
Rebondissements en cascade, incidents parfois rocambolesques et personnages inattendus animent ce récit mené à toute allure. Marina Lewycka (Deux caravanes, Livre du mois, NB juillet-août 2010) bâtit son intrigue comme un véritable feuilleton où l’on suit les protagonistes englués dans leur soucis quotidiens et “accros” les uns aux autres. Avec une apparente désinvolture, elle analyse des faits sociaux actuels : isolement, émigration, arnaques immobilières… Un humour bienveillant, des dialogues prestement conduits, un art, “so british”, de la litote et une once de suspense maintiennent l’intérêt jusqu’à une fin optimiste.