Le ton du livre est poétique dans le texte comme dans l’image. La petite fille exprime ses angoisses et laisse son imaginaire envahir son quotidien, un pique-nique devient un radeau en pleine tempête, sa fourchette fait le gros dos aux petits pois, son frère couché devient montagne. Les paroles des adultes (imprimées en bleu) viennent interrompre ses rêveries. Cette interruption est marquée par la couleur, la typographie et la trivialité des propos : « dépêche-toi », « passe-moi le sel ». Les dessins sont réalisés à partir de collages, d’aquarelles, de pastels, parfois sur un cahier d’écolier, ce qui leur donne un aspect enfantin. Le fil de l’histoire n’est pas très clair et le retournement de situation à la fin du livre est trop rapide : au matin, la petite fille n’a plus peur de rien et n’a plus besoin de se réfugier dans un monde imaginaire. Il faut une seconde lecture pour vraiment entrer dans l’histoire et s’imprégner de la poésie du texte.
Des ailes dans le dos
GRIVE Catherine, BERTRAND Frédérique