Afrique tropicale. Au long du fleuve vivent Olympe, une enfant attendrie par une petite chauve-souris tombée de l’arbre, et des villageois qui guettent le retour des garçons partis pour leur première chasse. En aval, les soeurs du dispensaire attendent de nouveaux lots de vaccins contre la fièvre jaune. S’y retrouvent Virgile qui étudie les maladies endémiques et Agrippine, chargée de la campagne de vaccination. Ce fleuve s’appelle l’Ebola. Les garçons ont triché : ils ont ramassé le cadavre d’un gorille (viande de brousse). Les soeurs, débordées, ne diagnostiquent qu’un « bon coup de palu », les jeunes étudiants sont pris de court, comme tout le monde, et ne pensent pas à l’hygiène la plus élémentaire. À la façon d’un conte, Paule Constant, adaptant son propre roman, présente un scénario plausible de l’épidémie et de sa propagation. Le lettrage en majuscules fait place, dans le texte, à des illustrations carrées non cernées où l’on suit la vie d’un village de brousse traditionnel avec ses rôles masculin/féminin bien établis ; la splendeur de la nature explose en couleurs fortes sur quelques pleines pages. Sans pathos, avec une image presque impressionniste, une BD plus forte qu’un documentaire. (R.F.)
Des chauves-souris, des singes et des hommes
CONSTANT Paule, BARROUX