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Les parents de Lucile et Marjorie sont en prison pour une faute à la limite de l’erreur professionnelle. Mais cette raison n’a pas été donnée aux fillettes. Celles-ci vivent chez leur grand-mère dans un profond malaise. Étincelles en langues de serpents dans les yeux, mots-crapauds crachés de sa bouche : l’angoisse rend Lucile manipulatrice et destructrice. Marjorie rêve d’avoir des ailes pour s’échapper. Terrorisée par son aînée, elle se rend complice par son silence. Quand Margot, la nouvelle voisine, trouve sa Barbie massacrée, Marjorie ose expliquer que sa soeur est méchante parce que leurs parents sont en cage…
Des idées fortes donnent la mesure du trouble qui habite des enfants de parents emprisonnés : attente inquiète, sentiment de honte, rejet des autres et même des proches les plus attentifs, comme leur grand-mère exemplaire dont l’amour patient cherche pourtant à désamorcer les crises. L’importance du maintien des liens familiaux, l’amour inconditionnel des enfants pour leurs parents, tout est dit dans ce court roman de lecture haletante, très riche dans sa perception.