Alice, alias Alissa, a quittĂ© la TchĂ©tchĂ©nie en guerre avec la Russie pour La Haye. Au bout de dix ans, elle est parfaitement intĂ©grĂ©e : elle enseigne le russe et a une relation paisible avec Hendrik, un NĂ©erlandais, quand des bombes Ă©clatent Ă la cantine de son lycĂ©e, faisant vingt-quatre morts. Lâauteur en fuite de cet attentat serait Kirem, un de ses Ă©lĂšves dâorigine tchĂ©tchĂšne. Il est le frĂšre dâOumar, devenu Adam, un ancien Ă©lĂšve, sympathique et pacifique, dĂ©sormais bachelier mais qui sera soupçonnĂ© de complicitĂ©. Alice est dĂ©vastĂ©e.  Lâessentiel de lâintrigue du deuxiĂšme roman dâAnaĂŻs Llobet rĂ©side dans un double dilemme. Celui de lâenseignante, soi-disant russe, cache ses origines et se sent coupable de ne pas avoir dĂ©celĂ© la radicalisation de son jeune Ă©lĂšve, influencĂ© par un cousin. Et celui du frĂšre du terroriste, auteur prĂ©sumĂ© de lâattentat, piĂ©gĂ©, refusant de trahir les siens et de dĂ©voiler son secret intime mortifĂšre aux yeux de sa communautĂ©. Lâhistoire tragique de sa famille trouve sa place entre lâĂ©vocation du drame et lâenquĂȘte. Terrorisme et islamisme, traumatismes et difficultĂ©s dâintĂ©gration, sentiment de culpabilitĂ© ne sont pas des thĂšmes nouveaux mais le roman se lit avec intĂ©rĂȘt et empathie. (L.G. et A.K.)
Des hommes couleur de ciel
LLOBET AnaĂŻs