Des impatientes

Alima-Nadine et Bintou préparent le bac dans le même lycée d’une banlieue dite « sensible », en Seine-Saint-Denis. Elles se ressemblent : noires, sans père, élevées par leur mère… mais tellement différentes aussi. La première, élève modèle, vise Sciences-Po. L’autre a horreur de l’école et vit dans la provocation continuelle. Kevin est leur prof d’histoire. Il déteste son prénom ridicule – un prénom d’élève ! – et déprime depuis que sa copine l’a quitté. Pourtant c’est un bon prof. Il sera malgré lui à l’origine du drame qui va tout changer pour les deux filles. Ces « impatientes », fleurs des zones d’ombre, avides de lumière, sont les figures modernes des « Bonnes femmes » de Chabrol. Pas de véritable intrigue. C’est comme dans la vie… ça ne finit pas forcément bien – ou bien ça ne finit pas. Chaque personnage monologue, avec son style propre, souvent longuement. Un narrateur les interrompt pour dresser un portrait très juste, très « vécu », du lycée et de l’entreprise. Vision éclatée, réussie parfois, d’un monde rude et menacé d’autisme où chacun se focalise sur ses problèmes. Un premier roman, non exempt de défauts, mais attachant et prometteur.