Des morts bien pires

Dans une course éperdue pour échapper à ses agresseurs, une jeune Ukrainienne tente de se réfugier dans l’appartement d’un immeuble en démolition, entraînant avec elle dans la mort l’adolescente vivant là, seule avec son père. Qui fuyait-elle ? Et pourquoi ? L’inspecteur Méndez va remonter la filière de trafiquants de femmes, pas à pas, à sa façon. Réseaux internationaux, sociétés écrans et ripoux ne résistent pas longtemps à la perspicacité de ce guérilléro au grand coeur, solitaire, expert en démarches illégales et as du pied de biche. Le roman policier reste un excellent reflet de l’aspect du monde et, après Soldados (NB mai 1991), celui-ci plonge dans la sordide et très active traite des blanches. Drôle de flic que ce Méndez qui paie l’enterrement du premier homme qu’il a tué et nourrit les chiens de ceux qu’il a fait coffrer. Ce personnage du anti-héros désabusé et perplexe devant les dérives du monde, ainsi que l’évocation de la Barcelone natale de l’auteur, de ses quartiers, de leur évolution, sont la meilleure part de ce roman policier pas désagréable mais au développement un peu long.