AprĂšs dix-neuf mois de prison, ThĂ©o se retire en pleine nature sauvage pour oublier et se reconstruire. Au cours d’une promenade, il tombe sur deux vieillards, deux frĂšres Ă moitiĂ© fous, qui le capturent et l’enchaĂźnent dans leur cave. MalgrĂ© sa force physique, il devient leur esclave, travaillant comme un forcenĂ© sous la menace d’un fusil, Ă peine nourri et vĂȘtu, sale et couvert de plaies. ThĂ©o refuse de se laisser abattre, y compris aprĂšs lâassassinat, quelques mois plus tard, de son compagnon de cellule par les vieux.
Pour son premier roman, Sandrine Collette laisse Ă son hĂ©ros le soin de raconter son calvaire. On partage intimement son refus d’y croire, sa rage, sa rĂ©flexion, ses manĆuvres de sĂ©duction pour grappiller de la nourriture, sa compassion et ses encouragements Ă son codĂ©tenu, le commencement du syndrome de Stockholm, et mĂȘme une certaine lassitude. Comment survivre dans un monde bestial et isolĂ© ? Lâhistoire n’est pas nouvelle, mais le style incisif, lui, est dâune rare puissance.