Pendant l’année scolaire 2001-2002, Louis est instituteur débutant dans un quartier périphérique d’une grande ville. Il s’aperçoit que la réalité n’a pas grand-chose à voir avec ce qu’il a appris à l’IUFM. Il endosse alors le costume de « shérif », s’épuise à sanctionner et ne pense même plus à enseigner. Puis, à la faveur d’une classe verte, et sous l’effet des événements du 11-Septembre et de l’élection présidentielle à venir, il évolue dans sa mission en privilégiant l’éducation : il devient le « capitaine » de ses élèves. Ce roman largement autobiographique se veut un portrait réaliste et très actuel du métier d’enseignant. Après un constat assez démoralisant où les phrases s’enchaînent et se bousculent, avec humour et dérision, le récit devient plus optimiste. La panique, l’envie de fuir font place peu à peu à une tout autre attitude : en accueillant les émotions, les peurs, la violence de chacun de ces enfants et de leur famille, le héros tente de les sensibiliser aux valeurs de justice, de tolérance et de liberté, et se rapproche ainsi d’eux. Les allusions au contexte politique de l’époque nuisent plutôt au propos de ce livre vivant et très personnel.
Des plumes et du goudron
DESMURGER Christophe