Bristol, années cinquante. Sir Giles Barrington, qui brigue un siège de député travailliste, est déclaré héritier du titre et d’une grande partie de la fortune familiale. Il forme avec sa soeur et son beau-frère écrivain, qui est son meilleur ami, un trio très uni. Il est aussi proche de leurs enfants, un jeune collégien et sa soeur récemment adoptée. Et pourtant son père décédé a laissé une situation familiale délicate faite de liens incestueux – secrets bien gardés – qui concernent les cinq membres du clan. Cela n’empêche pas chacun de trouver son chemin dans l’Angleterre de l’après-guerre. Dans le tome précédent de cette saga (Seul l’avenir le dira, NB juin 2012), Jeffrey Archer narrait les turpitudes du père de Giles. Avec le même talent de conteur qui fait fi des invraisemblances, il arrive à rendre attachante la tribu Barrington, tandis que les « méchants » qui veulent ruiner cette belle harmonie sont caricaturés à grands traits. Il s’est aussi servi de son expérience d’ancien député et d’homme d’affaires pour évoquer l’Angleterre économique, politique et sociale de l’époque. Voilà un roman sympathique, astucieusement ficelé, dont la conclusion ambiguë donne envie de connaître la suite…
Des secrets bien gardés (Chronique des Clifton ; 3)
ARCHER Jeffrey