Libre comme l’air, un enfant joue à faire des trous dans le vent, sentir le goût de la neige ou de l’été. Rêveur, il s’imagine arbre, nuage ou volcan. La légèreté qu’il rencontre en s’évadant dans la nature masque les moments plus sombres, la peur qui tord le ventre, le devoir d’obéir. Mais l’enfant rebondit à chaque fois, « et na na na si ça me plaît à moi » ! Le remède est là, s’envoler sur un banc et retomber sur un fauteuil qui bouge. Une main à tenir, une grosse poitrine de grand-mère pour se consoler. La vie s’invente heureuse si l’on est un peu poète.
À travers vent et nuages, par-dessus montagnes et volcan, les poèmes créent un univers de liberté qui ne gomme pas la réalité des peurs et contraintes que tout enfant expérimente. L’écriture musicale vagabonde de poèmes rimés à des poèmes en prose. Cette promenade suit des chemins buissonniers, chasse les ombres. Et comme pour évacuer toute pression, les textes semblent destinés avant tout à être lus à voix haute, pour le plaisir de l’écoute. Les illustrations en aplats suggèrent et accompagnent. (A.-M.R.)