La vie dâAristides Sousa Mendes, consul du Portugal Ă Bordeaux pendant la seconde guerre mondiale, commence comme un conte de fĂ©es : nĂ© en 1885 dans un pays catholique, issu dâune vieille famille, il devient diplomate, Ă©pouse sa cousine, en a quatorze enfants⊠GĂ©nĂ©reux avec tous, il mĂšne grand train. En 1933, Salazar, prend le pouvoir au Portugal, lors de la montĂ©e des totalitarismes en Europe. Les rĂšglements deviennent plus tatillons et la circulaire 14 restreint le nombre des visas portugais, alors que les juifs cherchent Ă fuir la France ; faisant fi de ce rĂšglement bornĂ©, Aristides Sousa Mendes accorde, en juin 1940, 30 000 visas humanitaires⊠Victime dâun procĂšs disciplinaire, il paie trĂšs cher sa gĂ©nĂ©rositĂ© : il est mis Ă la retraite anticipĂ©e avec le quart de ses Ă©moluments ; câest la misĂšre !
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Le rĂ©cit sâappuie sur de nombreux tĂ©moignages, il est menĂ© avec enthousiasme et alterne lâhistoire privĂ©e et lâhistoire mondiale pour bien situer lâaction du hĂ©ros et sa portĂ©e ; Mendes, câest lâanti-Papon ! Quand on dĂ©crit un juste mĂ©connu, on a la partie belle, et lâauteur ne mĂ©nage pas son admiration : pour lui, Aristides est parfait, mĂȘme ses dĂ©fauts lâattendrissent ! Un peu agaçant, mĂȘme sâil sâagit du seul Juste portugais !