Heureusement qu’il le dit dès le début, sinon il serait difficile de comprendre le sujet de « DÉSIR »dernier opus de Philippe Sollers (Le Nouveau, NB janvier 2019). Trente-cinq petits thèmes de trois pages, réflexion sur tout et rien, à travers les pensées du narrateur, d’un incertain philosophe archétypal à « identités multiples » et surtout du « philosophe inconnu », marin ayant compris la violence illimitée et burlesque du « contre désir », Louis-Claude de Saint-Martin (1743-1803), figure de l’illuminisme. Ce courant de pensée mystique non scolastique visait à « agrandir » les « Lumières de la raison » par une voie du cœur, possible par l’introduction intériorisée du divin. S’ensuit un florilège de maximes parfois obscures sur les petitesses de beaucoup et la grandeur de quelques-uns. Quelques trouvailles : « Aujourd’hui le grand penseur à la mode s’appelle Novaleur » ou, plus optimiste, « l’antidote puissant au délire : le désir ». On croise quelques grands hommes de toutes les époques : Rimbaud, Le Nôtre, De Gaulle qui mettent en valeur Le Philosophe. Déroutant. (V.A. et C.R.-P.)
Désir
SOLLERS Philippe