Dessous, c’est l’enfer

CASTILLON Claire

Une femme écrivain observe avec cruauté son fiancé, qu’elle surnomme « l’âne ». Elle ne lui donne existence qu’à travers ses défauts. À son amour, elle oppose son mépris. À travers lui, elle solde ses comptes avec son passé. Son incapacité à aimer trouverait sa source dans le rejet du modèle familial qui met des femmes soumises au service d’hommes faibles et lâches.  Pénétrer dans l’univers de l’auteure n’est pas aisé car plusieurs histoires se juxtaposent et leur déroulement est un peu confus. Le présent renvoie à un passé lourd. Les générations se mêlent, les personnages sont réduits à des surnoms : le père, la mère, la petite. Claire Castillon (On n’empêche pas un petit coeur d’aimer, NB février 2007) dissèque à nouveau le couple et ausculte la famille avec un regard chirurgical que rien n‘adoucit. Soutenu par l’âpreté de son écriture, ce roman a une noirceur bien dérangeante.