Au début du XXe siècle, Yoseph Kaspe, fuyant les pogroms antisémites, quitte sa Russie natale et s’établit en Manchourie chinoise, à Harbin. Intelligent, ambitieux, il construit un hôtel, référence de la modernité, et envoie ses fils à Paris pour y poursuivre leurs études. Simon devient un pianiste célèbre, Vladimir un architecte vite remarqué. Tous deux sont naturalisés français. Par fidélité, Simon revient à Harbin pour donner un concert : il y est assassiné. Pour échapper à la seconde guerre mondiale, Vladimir et sa jeune femme se réfugient au Mexique où il enseigne. Seul, il part pour Israël et accomplit un dernier pèlerinage à Harbin. Vladimir raconte, à la première personne, les origines de sa famille, ses alliances, ses déchirements, les errances de ces Juifs à l’existence tragique. À travers cette narration très prenante (particulièrement dans la première partie du roman), l’auteur de L’Ombre de Laure (NB février 2000) rend hommage à une communauté aujourd’hui disparue, perpétuant ses coutumes (des notes en fin d’ouvrage éclairent le lecteur). Il témoigne d’un amour fraternel poétiquement exprimé. Ce destin individuel déchirant s’inscrit dans plusieurs décennies de l’histoire du monde.
Destin d’un Juif de Chine
HUPPERT Remi