Edgar, c’est Edgar Hoover, l’inamovible patron de la CIA américaine pendant quarante ans : il savait tout sur tout le monde, politiques ou maffiosi, notamment tout ce qui concernait la famille Kennedy, les deux frères John et Robert et leur père, tous « accros » du sexe. Le roman original de Marc Dugain avait séduit, qui démystifiait l’ascension fabuleuse de John Kennedy et peignait le rôle trouble que joua à l’époque le chef de la CIA dans la vie politique et sociale du pays. L’adaptation qu’il fait pour la bande dessinée de cette « intrigue aux confins du policier, de la politique et de la psychopathologie » déçoit. La faute en revient au graphisme glacé et figé, aux faciès caricaturaux des personnages historiques, aux ellipses du scénario et des dialogues qui supposent, pour être bien suivis, une bonne connaissance préalable de l’époque ; enfin à l’absence d’épaisseur des personnages« résumés » en quelques cases se voulant significatives. On attend avec intérêt le film promis par l’auteur dans sa préface.
Destin présidentiel (La Malédiction d’Edgar ; 1)
DUGAIN Marc, CHARDEZ Didier