Plus qu’un roman, c’est un récit d’autofiction dans lequel Catherine Mavrikakis (Oscar de profundis, HdN octobre 2016) aborde la mort. Ceux dont elle parle avec émotion s’appellent Hervé, son coiffeur, son ami metteur en scène puis écrivain, son voisin du dessus, son copain de faculté. Pour les autres qu’elle n’aime pas, son grand père incestueux, son demi-frère Patrick, leur mort est simplement mentionnée. Beaucoup meurent du sida, c’est l’occasion d’évoquer son homosexualité. En courts chapitres, l’auteure livre la peine que l’on ressent, la culpabilité des survivants, le regret de n’avoir pas été présente pour éviter le suicide, ou l’injustice à voir disparaître des enfants. D’autres morts encore, comme celle de lady Diana, sont évoquées. Ces morts qu’elle a accompagnés avec son amie les ont rendues riches d’héritages. Quelques traits d’humour viennent égayer ce livre assez sinistre qui, même s’il n’ajoute rien à ce que l’on a déjà connu avec la perte d’un être cher, pose bien des questions. (C.M. et P.B.)
Deuils cannibales et mélancoliques
MAVRIKAKIS Catherine