Deux Cents Noirs nus dans la cave

26 octobre 1970. Mohamed Ali, après quatre années d’interdiction d’exercer, va affronter l’espoir blanc de la boxe, Jarry Quarry, à Atlanta. Cet événement sportif mondial rassemble les personnalités les plus diverses, le top des journalistes sportifs comme Howard Cosell ou Tim Harmon, les grandes fortunes américaines et la pègre de New York et Los Angeles. À l’issue du match gagné par Mohamed Ali, deux cents maffieux noirs sont invités à une fête au domicile de Chicken Mann, petit magnat local du pari illégal. Ils y seront dépouillés de leurs bijoux, espèces et vêtements.

Élie Robert-Nicoud a écrit de nombreux romans sous le nom de Louis Sanders (La Chute de M. Fernand, Les Notes février 2014) chez différents éditeurs. Celui-ci relate la renaissance du célèbre boxeur, l’enquête improbable de cette singulière affaire et les suites opaques données par la justice, sur fond à la fois fouillé et glauque d’une Amérique des années 70. Si les personnages et les événements centraux sont réels et leur évocation de la vivante et scrupuleuse précision d’un vrai connaisseur de cet univers sportif, l’ouvrage reste une fiction. En première partie l’énumération des noms des célébrités présentes, de l’entraîneur, du soigneur, des journalistes, de la pègre, des élites et des anciens boxeurs peut paraître ennuyeux et illisible à qui n’est pas familier de ce microcosme. Revisiter ce match entre le Blanc J. Quarry « la poisse » et le Noir M. Ali « the greatest » qui, pour tous, raconte un moment d’une certaine Amérique, fera surtout vibrer les fans de boxe. (M.-F.C. et C.R.P.)