Madrid, XVIIIe siècle. Deux membres de l’Académie royale espagnole sont mandatés pour se rendre à Paris et en rapporter l’édition originale complète de l’Encyclopédie, ce sulfureux symbole du progrès. Ce sont des « hommes de bien », l’un est bibliothécaire de l’Académie, bon catholique, l’autre ancien marin et athée. Mais l’entreprise ne fait pas l’unanimité. Deux autres membres tentent de la faire échouer par tous les moyens tout au long d’un périple semé d’embûches. Lui-même membre de l’Académie, Arturo Pérez-Reverte (La patience du franc-tireur, NB décembre 2014) s’est passionné pour découvrir par quel miracle elle possédait cette édition originale. Il s’est longuement documenté sur les personnages principaux – qui ont réellement existé – les étapes du voyage, l’atmosphère et le Paris de l’époque. Chaque chapitre, ou presque, commence par de longs commentaires sur les recherches effectuées, sur les joies et mécomptes de la documentation. Il en résulte un ouvrage un peu hétéroclite, mélange de roman d’aventures et de roman historique, qui plonge dans les paradoxes du Siècle des lumières, dans les querelles entre progressistes et obscurantistes, dans les prémisses de la Révolution. Manquant un peu d’épaisseur et souffrant d’un excès de commentaires, il est pourtant passionnant par certains côtés. (E.B. et M.-N.P.)
Deux hommes de bien
PÉREZ-REVERTE Arturo