Elle a consacré sa vie à son père : pour lui faire plaisir elle a fait les études qu’il souhaitait et a passé les week-ends avec lui ; maintenant qu’il est mort, elle s’aperçoit que sa vie est complètement vide, solitaire comme si elle était la seule locutrice d’une langue perdue. Fou, il se prend pour un épi de maïs et a peur des poules ; devenu romancier, il écrit dans la fièvre. Un couple qui fait des courses s’aperçoit que son enfant a été enlevé, ils le recherchent frénétiquement, mais quand il revient, des années plus tard, ils ne peuvent s’habituer à lui, ni lui à eux… Ces trois nouvelles très sombres sont dues à un écrivain coréen célèbre dans son pays. Dans un roman précédent (Ma mémoire assassine, HdN mars 2015), il montrait la dégénérescence d’un homme, tueur en série, atteint de la maladie d’Alzheimer. Ici, il traite surtout de la solitude et de la folie quand deux personnes se retrouvent seules au monde et que l’une d’elles disparaît. Il traite de façon moderne des sujets éternels, mais chaque fois le lecteur a l’impression que l’histoire ne finit pas. (D.C. et J.D.)
Deux personnes seules au monde
KIM Young-ha