En 1870, tandis que le peintre Frédéric Bazille part au combat, Claude Monet s’exile à Londres. Il ne reverra jamais son ami, dont le souvenir le poursuivra à jamais. Il épouse Camille, son modèle, ils vivent des années de misère le temps qu’il soit reconnu par les grands galeristes. Camille meurt après la naissance de leur enfant. Devenu célèbre, survivant à ses deux épouses et à son fils, cet ami de Georges Clemenceau fait don des Nymphéas à la France en contrepartie de l’achat par l’État du tableau Femmes au jardin avec obligation de l’exposer au Louvre. En entrant dans l’intimité du maître des Impressionnistes, Michel Bernard (Les forêts de Ravel, NB avril 2015) décrit avec limpidité, justesse et sensibilité, ce qui fait la beauté de l’oeuvre de ce grand peintre. Avec en toile de fond la guerre, celle de 1870 puis celle de 1914, les lieux, des Ardennes à Paris, à Londres ou à Giverny et à travers deux personnages, l’ami et la femme – les deux remords de Monet –, le narrateur démonte le mécanisme compliqué et exigeant de l’inspiration créatrice chez un artiste. Malgré quelques longueurs et plusieurs descriptions répétitives, le sujet est bien traité. (C.M. et A.-M.D.)
Deux remords de Claude Monet
BERNARD Michel