Les souvenirs d’un vieil homme agonisant continuent de s’égréner : Champagne, janvier 1915, le lieutenant Roland Vialatte continue son enquête sur les meurtres de plusieurs femmes, en première ligne, là où cette recherche semble dérisoire tellement la mort est présente et la vie effroyable. Malgré sa mission et les risques permanents, il noue une relation étrange mais forte avec le caporal Peyrac, responsable de la section soupçonnée, prêt à tout pour défendre ses hommes. La quête de la vérité est difficile et absurde comme l’est le conflit en cours.
Un an après la sortie du premier tome (Première complainte, NB décembre 2009 ), voici la suite d’un récit qui conserve toutes ses qualités. Le scénario est toujours aussi fort, mélangeant habilement l’enquête, qui passe ici au second plan, et le témoignage sur la vie des hommes dans les tranchées. Le dessin réaliste de Maël, au trait fin, travaillé tant pour les visages que pour les décors, et la mise en couleur délicate, qui réussit à recréer le froid pénétrant de l’hiver et la violence des combats, sont au diapason d’un texte que parfois on regrette de voir envahissant. Rarement l’horreur de cette guerre a été représentée avec un tel réalisme.