Il semble que ce soit son enfance qu’Élisabeth Carle décrit dans ce premier roman. C’était une enfant rebelle, son père était loin, officier en Algérie, sa mère décida alors qu’elle irait en pension, à la Légion d’Honneur. Entrée à l’âge de onze ans, en 1960, elle y passera sept années, années qui s’écouleront dans un univers totalement obsolète. Habillée d’une robe bleu marine lui tombant jusqu’aux pieds, avec collerette et gants blancs, elle aura du mal à s’adapter aux règles de l’établissement. Puis ce monde deviendra le sien. Elle s’y attachera. Son passage au château d’Écouen la fera même rêver ! Peu à peu elle s’éloignera de sa famille qui, en fait, se préoccupait peu d’elle. C’est ce témoignage étonnant qui fait la force du livre : description minutieuse du quotidien des demoiselles dans leur pension, contraintes, punitions, joies dans un établissement fondé par Napoléon Ier pour les jeunes orphelines de la patrie. Élisabeth Carle écrit en utilisant le “je” avec beaucoup de naturel et de simplicité. Un récit attachant.
D’honneur et d’eau fraîche
CARLE Élisabeth