Le journal que le psychanalyste belge Henry Bauchau, poète, dramaturge, romancier, a tenu tout au long de sa vie (Les Années difficiles : journal 1972-1983, NB octobre 2009), ponctue et éclaire l’ensemble de son oeuvre souvent primée. 1968-1971 sont les trois années au cours desquelles il écrit son deuxième roman, Le Régiment noir. Bauchau est alors au seuil de sa carrière littéraire.
Dans des pages tourmentées, au caractère très intime, l’auteur interprète ses rêves, à l’écoute de son inconscient. La peinture, qu’il pratique très librement, est pour lui un préalable à l’écriture. Ses choix du passé dont il se sent coupable, l’approche douloureuse de l’âge, le temps qui manque sont autant d’entraves à la création, mais l’écrivain est soutenu par des entretiens réguliers avec son ami, le Dr Robert Dreyfus. Il les note de mémoire dans son journal car ils accompagnent son cheminement et en favorisent l’élucidation. Ce journal très personnel peut lasser, il présente un intérêt biographique pour le lecteur familier d’une oeuvre émouvante par la profondeur de sa quête de l’humain.