Quand on terrorise tous les animaux obligés de venir à la rivière, forcément on vit sans amis. Dicodorus Anastasius, le crocodile solitaire, ne pense qu’aux bons repas de la semaine (lundi, soupe de zèbre, mardi soupe d’autruche), quand un vieux gnou, à demi-sourd et à moitié aveugle, lui fait découvrir le bonheur d’avoir un ami ; mais pas à n’importe quel prix : Dico, doit renoncer définitivement à son régime carnivore. Il consent, moyennant une petite entorse, et connaît la joie de voir venir à lui tous ceux qui le fuyaient.
Céline Sorin ne cache pas que ses dessins nets, plume, aquarelle et fantaisie sur fond blanc, doivent beaucoup à Kitty Crowther ; ils illustrent avec humour ce petit conte, excellente première lecture, ce genre difficile. Elle aurait simplement gagné à dire plus clairement à son jeune public que, pour vivre, un crocodile a besoin de son gigot de gazelle, le mercredi.