Didier Decoin abandonne le roman (Est-ce ainsi que les femmes meurent ?, NB avril 2009) pour retrouver, dans la collection le Dictionnaire amoureux, un domaine quâil frĂ©quente depuis lâenfance : la Bible. Le lecteur, croyant ou non, choisira lâentrĂ©e qui lâintĂ©resse parmi les cent dix-huit. Il rencontrera Job, enjeu dâun pari entre Dieu et Satan, il suivra les HĂ©breux, se gavant de manne, Ă travers le dĂ©sert ; il Ă©coutera les BĂ©atitudes pour dĂ©couvrir le vrai visage de JĂ©sus, il visitera JĂ©rusalem, la trois fois Sainte, ou JĂ©rimadeth, inventĂ©e par Hugo pour une rimeâŠ
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Didier Decoin est un homme de foi, câest aussi un Ă©rudit : pourtant ce livre nâest ni un catĂ©chisme ni une somme. Câest une promenade joyeuse. LâĂ©criture aisĂ©e, imagĂ©e, le style poĂ©tique ou Ă©pique, le ton familier, quelques discrĂštes illustrations font entrer le lecteur dans la rĂ©alitĂ© des textes testamentaires qui parlent de la destinĂ©e humaine. Lâauteur en montre aussi lâimmense postĂ©ritĂ©, littĂ©raire et artistique, Ă©claboussĂ©e de couleurs par Chagall ou Messiaen. Rien dâexhaustif, mais un choix Ă©clectique oĂč ciel succĂšde Ă chameau, oĂč lâon apprend que le mot « picoler » vient de la Bible ! Mettre ses pas dans ceux dâun Ă©crivain qui se dit « fou amoureux de la Bible » et le prouve est un rĂ©el bonheur.