Les Mille et Une Nuits. Grand spécialiste de la littérature arabe ancienne, Abdelfattah Kilito revient sur cette oeuvre dans un essai brillant. Invité à donner des conférences dans une université américaine, il part du conte originel : la reine infidèle, la décision du sultan bafoué de tuer chaque matin la femme épousée la veille et le subterfuge de Shéhérazade qui, chaque soir, le ravit avec une nouvelle histoire, dont elle remet la fin au lendemain… Il examine alors les nombreux récits enchâssés dans ce conte-cadre, oeuvres des divers copieurs, pasticheurs, conteurs et traducteurs qui, au fil des siècles, ont enrichi l’histoire liminaire. Il reprend les multiples interprétations et les hypothétiques fins du récit « infini » sur le ton doux-amer et ironique d’un écrivain tenté par l’autodérision
Le style est un peu terne et la lecture se doit d’être attentive mais son travail reste séduisant. Nourri d’une infinité de références, entre essai de critique littéraire et fiction, ce texte crée un pont entre le passé et le présent.