Divines surprises

Dans un village normand, un adolescent vient de demander le baptême, et  en plus il a vu la Vierge : émotion, effervescence… Mathilde, la fille un peu simplette du docteur Ribal-Dumas, en est toute bouleversée. Le diocèse est ému ; le père ricane et lit Saint-Simon pour se calmer, il prête l’orangerie du château pour la prière demandée par Marie. C’est là que tout à coup, il se met à courir hors de son fauteuil roulant pour coincer des voleurs de quête ! Miracle ? Pas forcément !  L’auteur (Le soleil est une femme, NB avril 2009) laisse parler le docteur, d’un ton mondain, avec des détails parfois  amusants, des personnages caricaturés vigoureusement. Sa confession est un ressort essentiel de l’histoire, car son amour de l’argent le conduit à de vrais délits. Le clergé est bien dessiné mais, comme les gentils sont plutôt benêts, le lecteur perd peu à peu de l’intérêt pour l’intrigue : Mathilde, dite Sosotte, et son catéchumène, méritaient mieux, d’autant plus qu’il y a quelques instants de grâce, mais l’esprit du monde les détourne de leur sens, et le vocabulaire du docteur aux abois est aux antipodes de l’évangile et gâche l’esprit du livre. Le tout manque de finesse et l’abus du burlesque lasse rapidement.  (E.B. et L.D.)