En 1976, à Wizernes, bourg du Pas-de-Calais pétri de valeurs traditionnelles, le divorce fait désordre. Or la mère de l’auteur part, laissant derrière elle, ses filles de cinq et treize ans. Le père, quadragénaire « taiseux », cadre dans une usine de pâte à papier, se réfugie dans le travail et la solitude. Il est dans le déni de la souffrance de ses filles, maladroit avec l’autre sexe et parfois brutal avec ses enfants. Aujourd’hui encore ses relations avec sa famille sont difficiles.
Après avoir dit comment sa mère avait quitté mari et enfants, dans Fête des mères, Florence Emptaz raconte, dans Divorces, comment cette séparation a démoli les trois abandonnés. Ce récit à la première personne, maîtrisé et sans affectation, dresse le portrait singulier d’un homme écrasé par le chagrin qui, faute de pouvoir dire sa peine, se ferme aux autres. Florence Emptaz tente de comprendre comment cet homme généreux, force de la nature, s’est détruit (et continue à le faire) sans jamais accepter de reconnaître ses torts vis-à-vis de ses filles. Un témoignage sobre et chaleureux dans ses contradictions.