En juin 1984, Colombe est une lycéenne heureuse, insouciante, confiante en son avenir. Elle est douée, ambitieuse, et se veut libre de toute contrainte. Quand elle se découvre enceinte, elle refuse de se laisser enfermer dans sa condition de fille. Ses parents et son petit copain sont les seules personnes mises au courant de sa décision d’interrompre la grossesse. Elle n’en parlera plus à personne, pendant trente ans. Dans ce court récit autobiographique, Colombe Schneck (Mai 67, NB juin 2014) met enfin des mots sur les sentiments qui ont grandi avec elle. À Dix-sept ans, la honte, la gêne et l’orgueil l’ont poussée à nier le traumatisme de l’avortement. Au fil des années, elle prend progressivement conscience de l’empreinte laissée en elle par cet « événement ». Le témoignage littéraire d’Annie Ernaux, dit-elle, sur la solitude vécue par les femmes qui avortent lui a servi de révélateur. La dimension intime et psychologique du récit est privilégiée, mais l’auteur n’omet pas de replacer son cas personnel dans le contexte politique et social de la loi Veil. Ce texte limpide est éclairant sur un sujet qui reste grave.(T.R. et M.-A.B.)
Dix-sept ans

SCHNECK Colombe