Docteur de l’espoir : elle a sauvé 90 000 vies

ABDI Hawa, ROBBINS Sarah J.

En 1964, quatre ans après l’indépendance de la Somalie, Hawa Abdi s’envole vers l’Ukraine. Elle a dix-sept ans, elle en aura vingt-quatre lorsque, médecin, elle revient à Mogadiscio. Acharnée, elle travaille à l’hôpital, fait son droit, se marie et a trois enfants. Les troubles s’instaurent peu à peu, les clans traditionnellement paisibles deviennent radicaux. Hawa Abdi va alors donner toute sa mesure, elle achète des terres, crée une ferme, puis un hôpital. L’anarchie s’accentue, elle recueille blessés et persécutés, par milliers. Ce havre de paix est difficile à entretenir, difficile à préserver. Hawa acquiert la reconnaissance de ses obligés et une renommée internationale. Certes il s’agit d’une hagiographie. Mais comment ne pas admirer cette femme dont l’énergie et l’intelligence sont décrits avec minutie par Sarah Robbins ? Certains sujets – l’excision, les déviances de la religion musulmane, la condition de la femme – ne sont qu’effleurés. On le regrette. Mais cette femme remarquable, profondément soumise à sa foi, s’en explique et choisit de répondre prioritairement, dans ce contexte de guerre clanique et de famine, aux urgences de survie qui requièrent l’intégralité de son temps. Sa vie et celle de ses filles permettent cependant de croire à la réconciliation des Somaliens.