Le dodo vivait heureux et insouciant au sud-ouest de l’Océan indien. Un jour, surprise, apparaît sur la mer quelque chose d’énorme, à se demander comment cela peut flotter. Curieux, le dodo et ses amis s’approchent et, émerveillés, découvrent un bateau qui accoste. Mais débarquent des hommes, avec des macaques, des chiens, des rats. C’en est fini de la tranquillité, un long drame commence.
Le fait qu’un dodo raconte l’histoire de la triste disparition de son espèce a un impact très fort. La beauté des images, l’inventivité des mises en scène sont une autre carte maîtresse. Les couleurs de la forêt, adoucies par l’ombre protectrice des arbres, les dodos sympathiques évoquent le calme des lieux. L’illustratrice crée une rupture après l’arrivée du bateau avec des images bleues uniquement, aux couleurs de la mer, qui passent de la transparence de l’admiration à la cruelle agression des hommes. Retour sur les images du début mais dans une forêt déserte. Plus un seul dodo. Que sommes-nous devenus, interroge l’ingénu narrateur ? L’album, très poétique, fait prendre conscience d’une terrible réalité, qui devra être expliquée aux plus jeunes sans quoi l’histoire risque d’être trop elliptique. (A.-M. R.)