Premier volet d’une trilogie dont la suite et la fin sont prévues pour 2006, ce nouveau roman ne dépare pas l’oeuvre de Philippe Djian. Construit comme l’ébauche d’un scénario de téléfilm, on y retrouve le langage rapide, souvent familier et cru, de l’auteur. L’arrivée insolite d’une femme dans le bureau des deux frères Sollens, qui gèrent ensemble le garage de leur père, semble plonger toute la famille dans l’angoisse. L’effondrement du bureau d’un des deux frères, dû à une secousse sismique concomitante, ne fait qu’ajouter à ce sentiment. Le suspense est créé et le lecteur n’apprend que peu à peu les événements survenus vingt ans auparavant.
On retrouve le thème des relations humaines, difficiles, déjà noté dans Criminels (N.B. mars 1997) qui faisait également partie d’une trilogie. Les personnages, présentés en exergue, sont conformes à ceux des précédents romans, obnubilés par le sexe, imbibés d’alcool, mais sans consistance, semblables à ceux d’auteurs américains dont Philippe Djian suit la trace.