L’imaginaire collectif a surtout retenu de Don Juan l’image du bel homme séduisant, grand amateur du beau sexe. La bande dessinée reprend le texte exact de Dom Juan, ou le festin de pierre, et l’on retrouve alors toute la stature du héros, certes coureur de jupons, mais aussi violent dénonciateur des moeurs hypocrites de la société et de la religion. Revendiquant le droit à une absolue liberté de penser qui le conduit à l’athéisme, il finira sa course sans issue (?) dans les flammes de l’enfer.
Selon le principe de la collection, les auteurs ont fait les coupures strictement nécessaires. Le découpage est pertinent. Ainsi, Sganarelle apparaît bien comme le double de son maître, partagé entre le désir de dévoiler l’hypocrisie, et l’obéissance apparemment respectueuse qu’il lui doit. Dans l’ensemble, malgré un excellent portrait de monsieur Dimanche, le trait manque parfois de force. La mise en couleur crée une ambiance : les tons violets évoquant bien la sombre annonce du châtiment. La pièce est resituée (costumes et décors) fin XIXeme.