Nathan, journaliste viennois, n’est pas heureux. Il a entrepris, avec sa thérapeute Hannah, une analyse qui fait jaillir, dans le désordre, des pans de sa vie, réels ou fantasmés. Né d’un père jouisseur souvent absent et doté d’une mère juive possessive, il a été marqué par leur séparation quand il avait six ans. Malgré un deuxième mariage stable, son parcours amoureux est des plus chaotiques et une vie professionnelle terne a succédé aux élans révolutionnaires avortés de ses années estudiantines.
Après un incipit d’un érotisme provocateur, Robert Menasse narre les tribulations de son Don Quichotte de l’amour dont il fouille la psychologie avec le même soin qu’il apportait à celle des héros de Chassés de l’enfer (NB mars 2006). Le romancier autrichien, parodiant le roman d’apprentissage, dissèque son personnage, plutôt raté et médiocre, avec une ironie et un humour acérés. Il alterne des passages verbeux plus indigestes avec des morceaux de vie jubilatoires.