Les parents de Thomas, quatorze ans, sont séparés. En cause, la passion trop absorbante de Christian, ornithologue, pour ses recherches sur les oiseaux migrateurs. L’ado est un élève médiocre, obsédé de jeux vidéo et insolent. Excédée sa mère l’envoie en Camargue chez son père plongé dans une expérience sur le parcours des oies naines, une espèce menacée. Le miracle se produit. Dès la naissance, une couvée adopte Thomas comme « parent référent », le rendant incontournable dans une expédition plus que hasardeuse, entreprise en ULM depuis la Scandinavie.
Si voler est une des plus vieux rêves de l’humanité, à sa façon, et avec un lyrisme irrésistible, l’écrivain cinéaste Nicolas Vanier (Le Grand voyage 1, NB janvier 2012) le réalise. La métamorphose du garçon est au centre de ce conte tout public : sa curiosité devant l’incubateur, l’éclosion des œufs, les soins méticuleux que son père prodigue aux poussins modifie radicalement son attitude. La précision scientifique du dressage des oisillons en vue de leur faire adopter l’engin volant rendent le récit parfaitement crédible. Aussi suit-on sans sourciller les incidents qui émaillent le transport des oiseaux en Norvège, jusqu’à l’enthousiasmant bouquet d’invraisemblances que constitue la fuite de Thomas et de son escadrille ailée. (A.Lec. et M.W.)