Dorian Gray : le portrait interdit

À la fin du XIXe siècle, Rosemary, jeune artiste peintre londonienne, est hantée par le désir sensuel que lui inspire son modèle, Dorian, un homme d’une surprenante beauté. De lui elle a réalisé un portrait magnifique qu’elle lui offre, en même temps que sa virginité. L’amie intime de la jeune fille lui ravit cyniquement son amant, qu’elle initie, à travers les méandres tortueux du Londres victorien, à une vie de dissipation sexuelle intense et dépravée. Tiraillé entre ses pulsions érotico-sadiques devenues sa vraie nature et la peur du vieillissement, Dorian passe un pacte étrange avec son portrait. Ni pastiche ni « à la manière de », ce roman est une réinterprétation du célèbre roman d’Oscar Wilde, le sexe et l’érotisme en plus. Tout est fait pour proclamer ce propos : du montage photographique de couverture à l’association plutôt choquante du nom de l’auteur, une Américaine inconnue, à celui du grand poète irlandais. Délibérément provocateur, insensé, ce défi qui contient tous les ingrédients d’un désastre littéraire annoncé est néanmoins intéressant. Si l’on veut bien oublier cette comparaison revendiquée à son célèbre prédécesseur, le roman reste honnête, assez construit, et seuls quelques passages érotiques sont paradoxalement porteurs d’anachronisme et de vulgarité.