Midi, l’angélus sonne à Louisburgh, dans le comté de Mayo sur la côte occidentale irlandaise. Marcus, dans sa cuisine, écoute les informations – son obsession – et rêve. A-t-il été bon époux, bon père, bon fils, bon ingénieur ? Toujours amoureux de sa femme, Mairead, enseignante, il a une fille artiste plasticienne et un fils en Australie. Lui-même combat la corruption locale, malgré ses désillusions. Mairead a été très malade, et il l’a soignée avec un dévouement sans faille. Revenant de la pharmacie, il ressent une violente douleur dans la poitrine… Ce troisième roman de Mike McCormack peut étonner : il est constitué d’une phrase unique – aucun point, mais des virgules – où cependant le lecteur trouve vite sa place. C’est la longue introspection détaillée, teintée d’émotion, d’un homme mûr dont le présent s’enrichit des souvenirs venus de sa petite enfance. S’y ajoute une interrogation sur l’ordre du monde dont Dieu fut l’ingénieur initial. Mais rien de pédant : intelligence et sensibilité sont les maîtres mots. En outre, les paysages irlandais, mer, soleil et pluie, offrent un magnifique décor à cette prose fluide, sensible, exigeante et tellement juste, sur la complexité de la vie d’un « honnête homme ». Une portée universelle ! (C.-M.M. et M.-C.A.)
D’os et de lumière
McCORMAK Mike