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Après Le Scarabée d’or publié chez Casterman (LJA, Juillet 2008), voici une nouvelle adaptation d’un récit d’Edgar Poë. Un bel effet de suspense au début, avec une case entièrement rouge, une sorte de travelling horizontal accompagnant la trajectoire d’un rasoir, des escaliers vides, un immeuble silencieux, une chambre apparemment déserte, des traces de sang ; vers la fin, la fuite de l’orang-outan affolé armé d’un rasoir, se découpant sur les toits à la lumière de la lune. Tout cela est réussi, et la reconstitution historique est minutieuse.
Le dessinateur multiplie les plans inclinés, les perspectives plongeantes ou les contre-plongées, les teintes bleutées de la nuit et de l’eau. Les réflexions de Dupin, génial enquêteur bénévole, sont transposées sous forme de dialogues avec un narrateur, ce qui ôte une partie du sel de l’histoire. Les personnages, marqués d’un trait ferme, ne manquent pas de caractère, malgré une gestuelle un peu théâtrale.