Madeleine Lévy, rescapée du ghetto, écrit en 1947 « Les Double-Coeurs ». Elle propose que soit fondé un « peuple de fous d’amour », capable de revitaliser le siècle. L’éditeur parisien Dizzy retrouve le manuscrit et le fait connaître au jeune libraire Alexandre Boulle, immédiatement subjugué. Comment ne pas en suivre les prescriptions : toujours rallumer les feux de l’amour, tenir la galanterie et l’érotisme pour arts de premier rang, faire l’éloge de la folie et du déraisonnable. Sur Facebook figure la liste de leurs principes érigés en devoir comme « vivre c’est aimer, le reste, on s’en fiche ».
Alexandre Jardin (Ma mère avait raison, NB janvier-février 2018) enfourche une fois de plus son cheval de bataille, le coup de foudre éternel, la mystique de la reconquête perpétuelle, à travers une litanie burlesque de fantasmes à réaliser. Cette fois-ci c’est plutôt genre Meetic (www.happn.com) avec abonnement, application dédiée sur les smartphones et jeu de piste à travers Paris pour rencontrer ces toujours belles jeunes femmes. Malgré une plume légère et inventive, tant d’exaltation récurrente finit par lasser, on s’ennuie vite, très vite. (M.-F.C. et C.-M.T.)