Willy, joueuse professionnelle de tennis, vit, afin d’améliorer ses performances, dans l’astreinte d’un entraînement intensif laissant peu de place à une vie personnelle. Jusqu’au jour où elle rencontre Eric, joueur dilettante mais surdoué, qui s’éprend d’elle et va l’épouser. La progression ultrarapide de celui-ci dans le classement du tennis va dérégler insidieusement leur relation : Willy ne supporte pas d’être doublée par son mari. Peu à peu, elle enlise son couple dans une passion destructrice et masochiste, faisant tout pour éroder l’amour et la patience de son conjoint.
Lionel Shriver aborde de nouveau, avec toujours autant de finesse psychologique (Il faut qu’on parle de Kevin, NB novembre 2006) les difficultés des relations maritales et parentales. Elle rentre dans l’intimité du couple, décortiquant à l’extrême les sentiments. Elle dévoile avec subtilité comment la jalousie, l’orgueil et le doute amènent l’héroïne, qui se complaît dans le tragique, à une autodestruction inéluctable entraînant, in fine, celle de son mari. Ce roman, dans lequel l’exigence implacable du sport de haut niveau est très bien rendue et sa pratique parfaitement décryptée, réjouira le lecteur même peu féru de tennis.