En 2004, Marie, médecin, s’est noyée près de St Nazaire. Suicide ? Meurtre ? Et qui était Marie ? Muriel, une jeune journaliste, enquête. Investigations pointues, décryptages des mails de Matias, jeune homme en recherche de mère, rencontres avec de nombreux vrais ou faux témoins, la mènent à une femme, Juana, dans l’Argentine de 1978 en pleines exactions de la dictature militaire. Ce roman dense déborde d’aventures où se mêlent histoire familiale et politique, relations passionnelles et désir de vérité. Un homme en manque de mère et une femme justifiant son acte d’abandon maternel crient leur souffrance. On devrait l’entendre. Elle est étouffée. Car l’auteur de La capitana (NB octobre 2012) multiplie les personnages, les duplique, brouille les pistes rendant la lecture confuse et l’intérêt de l’intrigue amoindri. La présence de fugaces protagonistes surcharge un texte écrit à la première personne – par la journaliste – et entrecoupé de lettres et de courriels. Difficile de se recentrer sur le résultat attendu d’une enquête basée sur des retours en arrière au long de chapitres précisément datés. Ils permettent une lecture renouvelée des tragédies de la vie politique dans l’Argentine révolutionnaire. (A.C. et B.Bo.)
Double fond
OSORIO Elsa