Coetzee, prix Nobel de littérature, romancier (Elizabeth Costello, NB juillet 2004), est également un essayiste et critique littéraire remarquable comme le montre cette sélection de travaux déjà publiés en anglais, qui allument tous azimuts des brasiers intellectuels. Les textes sur Beckett, Defoe, et sur l’authenticité des autobiographies – à partir de Rousseau, Tolstoï, Dostoïevski – sont ardus ; ceux traitant du classicisme et du regard colonial sur l’indigène, pertinents, impertinents et documentés. Les entretiens, le discours à la remise du prix Nobel, les souvenirs éclairent le parcours de l’homme et du romancier. Des monographies originales proposent une image à la fois savante et humaine de Musil, Brodsky, Borges, Rushdie, Mahfouz, Appelfeld, Doris Lessing. Avec Nadine Gordimer et Breyten Breytenbach, l’Afrique du Sud est présente.
Philosophe, informaticien, linguiste, citant extraits et recherches – plusieurs des textes proposés s’adressent à des universitaires –, Coetzee explore chaque recoin de sa démarche avec une obstination quasi obsessionnelle. Sa rigueur est redoutable mais on ne peut que reconnaître la vigueur de sa pensée.