Douce France

TUIL Karine

Citant le Deutéronome en guise de prologue, la narratrice fait référence à l’Étranger. C’est le sujet de son roman. Ses parents, Juifs, tout juste “assimilés”, modestes, craintifs, pèsent plus ou moins consciemment sur la façon de penser de leur fille. Elle se sait française mais se sent différente. Se disant Roumaine sans papiers, elle est arrêtée avec des immigrés clandestins et partage leur sort peu enviable. Elle est menottée, fouillée, enfermée dans un centre de détention (qui n’est pas une prison…). Elle se trouve entourée d’êtres humains venus d’ailleurs, de partout, traqués, humiliés, désespérés et qui mentent comme le Biélorusse auquel elle s’attache.

 

La compréhension, l’émotion, l’empathie envers “toute la misère du monde” sont exprimées avec pudeur et sans excès narratifs. On perçoit le désarroi de ces hommes et de ces femmes qui aspirent à la “douceur” de la France, telle que l’ont rêvée les parents de l’héroïne.