En 1888, six « intrépides » ont cru se débarrasser définitivement de Dracula. Vingt-cinq ans plus tard, ils sont inquiets, à juste titre. Malgré eau bénite, crucifix, gousses d’ail, pieux et couteaux, ils seront vaincus car ils ont affaire désormais à deux vampires. En ayant eu une relation amoureuse passionnée avec une mortelle, le prince de Transylvanie a provoqué la jalousie infernale de sa cousine, l’horrible comtesse Bathory. Flanquée de deux démons femelles, assoiffée de sang, elle sème la terreur dans Londres : empalées, éviscérées, démembrées, décapitées, les victimes s’accumulent. Un vieux policier croit au retour de Jack l’Éventreur…
Dans ce « roman d’horreur » mené à un train d’enfer, se succèdent combats titanesques et scènes mélodramatiques, carnages et résurrections, rebondissements multiples. Pauvre Dracula qui finalement paraît presque sympathique ! Après toute cette frénésie, il est reposant de lire la postface d’une spécialiste internationale, Elizabeth Miller, et les notes des auteurs. Elles permettent de situer Bram Stoker le père du Dracula initial paru en 1897, maintes fois exploité au cinéma, et de comprendre comment, dans ce Dracula, l’Immortel, son arrière petit-neveu garant des droits familiaux, a modifié et surabondamment enrichi le mythe.