L’enquête de Stéphanie Antoine, journaliste politique, porte en fait sur une double renaissance. Celle du FMI, créé au lendemain de la seconde guerre mondiale sous l’influence de l’économiste Keynes, dans le but d’éviter les dérives monétaires et d’assurer le maintien de la paix. Le Fonds monétaire international souffrait d’une image obsolète : son fonctionnement interne était archaïque, la sous-représentation des nations nouvellement riches considérée comme anti-démocratique. Mais la journaliste décortique aussi minutieusement le passage de l’ombre à la lumière de DSK : opération-séduction qui a propulsé le maire socialiste de Sarcelles à la tête du FMI en 2007. Le bilan d’un hypothétique candidat à l’élection présidentielle de 2012 s’avère positif. Manager exemplaire, “benefactor” a réussi la restructuration de la maison. À l’international, ce globe-trotter invétéré (cinq cent mille kilomètres par an) a su, par un discours pragmatique et persuasif, convaincre les grands argentiers de la planète. Il a redonné un lustre à l’institution, devenue partenaire incontournable de l’économie mondiale. Si le décryptage du FMI (rappel historique, fonctionnement, évolution) est d’un intérêt didactique certain, l’admiration évidente de l’auteure pour l’homme DSK nuit à l’objectivité de l’ouvrage.
DSK au FMI : enquête sur une renaissance
ANTOINE Stéphanie