Pour son petit-déjeuner, le lait habituel ne lui convient pas : le petit garçon veut du lait de fesses, et plus précisément « d’Afrique ». « Cela n’existe pas », rétorquent ses parents. Puisqu’ils ne le croient pas, Marko part en Afrique par le bus de 10 h et quart, qui s’y rend directement. Là-bas, il interroge successivement un policier gnou, un lion à l’air filou, des gorilles dans la montagne… Aucun n’a jamais bu de lait de fesses. Il manque périr dans l’estomac de la girafe, mais finit par troquer les lunettes de l’éléphant contre une citerne de lait de fesses. De retour chez lui, les parents apprécient, et tout le monde est content !
Mais peut-être pas le lecteur, déconcerté par cette longue randonnée à la conclusion décevante. Les images sont faites de collages de papiers de couleur et les personnages dessinés ressortent sur le décor. Graphisme très travaillé, postures inattendues, regards en coin, bel usage de l’espace blanc de la page, alternance d’ombres chinoises pour les moments sombres de Marko : l’humour du dessin qui vient contredire à propos ce que dit le texte. Un album plus réussi graphiquement que scénaristiquement, pour amateurs d’irrationnel et d’imagination débridée.